jeudi 31 décembre 2015

Maus, Art SPIEGELMAN




Quatrième de couverture :

Récompensé par le prix Plitzer, Maus nous conte l’histoire de Vladek Spigelman, rescapé de l’Europe d’Hitler, et de son fils, un dessinateur de bandes dessinées confronté au récit de son père. Au témoignage bouleversant de Vladek se mêle un portrait de la relation tendue que l’auteur entretient avec son champignon vieillissant.

296 pages, Éditions Flammarion, janvier 2012



Ce que j’ai pensé de cette lecture :

Art Spiegelman, un auteur de bande dessinée, demande à son père, Vladek, de lui raconter sa vie afin qu’il puisse s’en inspirer pour créer une nouvelle œuvre. En effet, ce dernier vit désormais en Amérique, mais pendant la Seconde Guerre mondiale, il était en Europe et a connu toutes les atrocités qui ont été commises à l’encontre des juifs. Se cacher pour survivre, lutter, se retrouver dans un camp de concentration (celui d’Auschwitz), trouver des subterfuges pour ne pas finir dans les tristement célèbres douches d’où coulait du Zyklon B provoquant la mort par asphyxie de milliers de juifs, tomber malade, voir ses amis et les membres de sa famille périr les uns après les autres… Dans cette bande dessinée originale pour laquelle Art Spiegelman a recours à la technique du zoomorphisme, il nous propose de [re]découvrir les horreurs perpétrées pendant la Shoah.

Tout d’abord, il faut souligner la force de cette œuvre, qui prend le lecteur aux tripes. Sans doute est-ce, entre autres, parce que l’auteur s’y met en scène, ainsi que ses proches, ce qui ajoute de la véracité au récit. On sait bien évidemment que tout cela à exister, mais il est ici question de personnes réelles – bien que représentées sous des traits d’animaux. Nous sommes bouche bée face à l’horreur, on se demande comment ils ont pu survivre dans de telles conditions, et on ne peut qu’admirer la force de Vladek de ne pas avoir baissé les bras, notamment après avoir perdu ses parents et son premier enfant. Mais son espoir résidait dans le fait de protéger son épouse, qu’ils reviennent tous deux vivants de la guerre… Mais en réchappe-t-on réellement ? La question de la survie se pose ici : que reste-t-il de ceux qui ont miraculeusement réussi à sortir des camps de la mort ? Et comment trouve-t-on sa place dans le monde actuel en tant que fils de déportés ?

La narration se déroule tantôt dans les années marquées par la guerre, tantôt à une époque plus contemporaine. En effet, Art met en scène ses discussions avec son père, et l’on découvre l’homme qu’il est devenu, et son comportement parfois très étonnant. Cette alternance de points de vue apporte un certain souffle au récit, car elle nous permet de sourire des réactions d’un Vladek vieillissant, dont la radinerie et le mauvais caractère semblent sans limites. 

Le choix du zoomorphisme n’est pas anodin. Les juifs sont des souris, les Allemands des rats, les Polonais des cochons, les Américains des chiens, les Français des grenouilles… D’après ce que j’ai trouvé sur le site Internet Wikipedia, ceci aurait été fait « en référence aux images de propagande nazies et au documentaire antisémite Le Juif éternel », qui fut supervisé par Joseph Goebbels.

Maus est une œuvre magistrale, une bande dessinée de grande qualité au service de la mémoire, de la vie des juifs avant les camps, de cette à Auschwitz, et de l’après-guerre pour ceux qui ont réussi à en revenir. Très dur de par le sujet dont il traite, c’est un livre qu’il faut avoir lu !



6 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord avec toi, un livre dur mais qu'il faut lire !

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    1. Tout à fait d'accord avec toi, qui est tout à fait d'accord avec moi :)

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  2. Je veux lire cette BD depuis tellement longtemps ! Cette année c'est la bonne :)

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